30 Octobre le retour, ou nous retrouvons ATANUA à Green Cove Marina

Nous voici de retour à Jacksonville. Après le départ de Roissy et une escale sans problème, nous sommes à l'aéroport de Jacksonville à 18h, un peu en avance sur notre prévision d'arrivée. Une petite inquiétude de pas voir Baron qui devait nous retrouver avec sa voiture afin de nous véhiculer jusqu'a la marina; il nous retrouve et en route pour Green Cove Springs.

Nous y sommes vers 19h30 et partons à la recherche d'ATANUA que nous avions demandé de sortir du parc et le stoker sur l'aire de travail, accessible et disposant des commodités.

Nous devons constater que ATANUA est toujours sur l'aire de stockage et donc inaccessible, car l'enclos est fermé et surveillé. Il nous faut trouver un gite pour la nuit et Baron nous propose de trouver un hôtel. Pas simple compte tenu de l'heure tardive; Enfin après plusieurs tentatives nous nous retrouvons dans un hôtel à Orange Park à une vingtaine de Km de la marina, et convenir avec notre chauffeur qu'il nous retrouve le lendemain.

le 31 nous voici enfin devant ATANUA, Annie furieuse s'explique avec la marina qui nous explique avoir oublié du fait que la responsable est absente depuis 3 semaines pour maladie et notre demande n'a pas été transmise. Ils nous proposent la prise en charge de notre nuit d'hôtel.

Nous nous attaquons à la remise en ordre d'ATANUA; aucune surprise et pas de problème d'humidité, les vêtements ne sentent pas le moisis!

Nous récupérons les voiles ce lundi mais ne pourrons les gréer que lorsque nous serons à l'eau; nous nous activons pour le reste et refaire l'antifouling (le dernier carénage date de 2012)

Nous apprenons que le pont rail de Jacksonville est fermé du 14 au 21 novembre. Cela nous oblige à nous presser et contactons le concessionnaire Volvo de Saint Augustine pour résoudre notre problème de moteur suite à nos déboires de l'an passé aux Bahamas; Pour la petite histoire nous n'avons reçu aucune explication de Volvo malgré nos demandes et notre visite lors du Grand Pavois.

Pendant que nous sommes sur le terre plein nous faisons d'agréables rencontres avec la colonie francophone. Un communauté de quelques français dont Daniel de XYPHOS qui nous avait proposé cette marina pour hiverner, des Suisses et majoritairement des Canadiens. tous sont d'une gentillesse et d'entraide absolue. Ils proposent leur voiture pour les courses et nos achats en ville. Nos voisins - Janine et Brian- sur SHIRLEY ANN sont particulièrement gentils et nous prodiguent quelques conseils de survie dans le froid des nuits. Ils nous conseillent d'acheter un chauffage et nous aident pour adapter notre installation de gaz aux normes propane d'ici car nos bouteilles et raccords ne sont pas adaptés.

L'achat d'une bouteille est obligatoire mais il y a surtout des difficultés à trouver les embouts adaptés aux filetages européens; Merci aux cousins pour leur aide.

Mi novembre ; Départ de Green Cove Springs vers Saint AUGUSTINE via JACKSONVILLE

Le 12 nous voici prêts au départ; nous saluons tous nos cousins nord américains et en route pour la marina du centre ville de Jacksonville. Trois bateaux Canadiens plus PASSPARTOO font route de conserve avec nous et s'arrêtent également dans cette marina gratuite.

Nous faisons un peu de tourisme, mais soyons francs, le centre ville est sans intérêt et le CC ressemble à nos CC, avec surtout des restaurants. De la bonne musique sur le parvis et dans les pubs sont agréables pour les soirées

Nous faisons aussi plus ample connaissance avec nos compagnons Canadiens ( Marcel sur LOCURA- Ginette et Robert sur PINACLE - ­Cornell et Hellen sur SANS SOUCI- Sylvain sur  SLYSAN et les français Serge et son épouse sur PASSPARTOO sous un pavillon belge)

Agréable moment avec des gens d'une folle gentillesse.

Catastrophe à JACKSONVILLE le 14/11/2014

Nous décidons de partir vers Saint Augustine au petit matin du 14 novembre et faisons nos adieux et promettant de donner de nouvelles et peut être se retrouver aux Bahamas selon nos programmes respectifs. En route. Nous sommes proches du pont et la manœuvre pour larguer les amarres délicate.

Catastrophe!!! Le courant est très fort et lorsque nous sommes travers du courant le propulseur ne répond plus et nous voici entrainés vers le pont.  Nous touchons la canalisation d'eau qui casse et notre pataras bâbord se bloque entre celle-ci et une poutre métallique en saillie.

Nous voila coincés et malgré une tentative de nous remettre face au courant( environ 3.5 nœuds) nous restons bien coincés avec le pataras bâbord. Didier réussit à lancer une amarre à terre que Robert réussit a fixer au quai, nous assurant provisoirement; Maintenant il faut nous dégager.

Cinq minutes suffisent pour voir l'arrivée des autorités et un bateau de secours. Nous sommes sous la douche de la canalisation détériorée, c'est spectaculaire. L'on nous ordonne de quitter notre bateau.

Didier râle un peu,mais pas question nous devons évacuer d'urgence. A partir de ce moment nous ne maîtrisons plus rien et nous sommes interrogés, d'abord par les autorités fluviales, puis la police, puis  les adjoints du shérif, puis les affaires maritimes. Pendant ce temps ATANUA penche dangereusement et continue d'être sous la canalisation qui déverse ses m3 sur notre pont , heureusement la capote est bien orientée et l'eau ne pénètre que peu dans le carre et le cockpit; Inquiétude quand même et Annie craque un peu. Nous amis canadiens nous entourent avec chaleur et aide, nous réconfortent de café. Ils sont vraiment super !

Il ne fallut pas plus de trois minutes après les autorités pour que la télévision et autres médias se présentent. Cela devient l'attraction, on nous demande des interviews - que nous refusons- et des passants nous interrogent sur ce qui s'est passé ,certains en français avec bienveillance. Le bateau de secours arrive et  explique que nous devons attendre la renverse de marée et l'étale pour dégager ATANUA. Trois heures d'attente, mais c'est sage.

Pendant ce temps les interrogatoires des autorités se poursuivent. Nous passons de l'un à l'autre. Il ne manque que les fédéraux pour que la panoplie soit complète. Nous sommes traités comme des suspects, le périmètre est bouclé personne ne peut s'approcher et nos déplacements sont contrôlés. Une envie pressante pour les toilettes et il faut une autorisation du chef! une fois l'accord Didier est suivi par un policier; Il sera accompagné jusqu'aux urinoirs et surveillé pendant l'action. La même demande et procédure pour Annie , mais le policier laissera Annie seule et sans surveillance dans les toilettes!!!

Atanua est enfin remorqué et sorti de sa posture sans difficulté; Finalement le pataras s'est décroché seul du fait de la marée basse. Nous retrouvons le quai; et la visite sur notre navire continue par les mêmes autorités. Il sont toutefois courtois et gentils.

Nous réglons les 1650 USD du remorquage, puis les autorités nous délivrent un certificat de conformité pour la sécurité, enfin la police fluviale nous confirme que nous n'avons pas enfreint la loi et que nous ne supporterons pas les dommages sur la canalisation du pont; Bref nous sommes "clean"

Retour au calme, après tant d'effervescence, et nous faisons le tour des dégâts. Plus de peur que de mal. Le pataras bâbord a ragué sur la poutre métallique et est endommagé. La barre de flèche présente des éraflures mais difficile de constater les dommages sans monter au mat. Comme nous devons faire halte à saint Augustine dans la marina de Cammachee Cove pour terminer le moteur Volvo (grosse fuite de fuel) nous ferons le point exact lorsque nous y serons. Nous profitons aussi de ce moment de calme pour contacter le représentant ALUBAT qui est justement sur Saint Augustine ce qui peut nous aider pour des pièces de rechange.

 Nous invitons nos amis Canadiens pour un "apéro" le soir à bord d'Atanua pour les remercier et aussi nous remettre de nos émotions. Tous sont présents et nous apportent leur soutien et l'on finit tous par rire de notre mésaventure. SANSOUCI nous explique qu'il part demain samedi, alors que nous et les autres décidons de partir dimanche matin vers Saint Augustine en faisant une halte au mouillage de l'ile aux pins au sud de Jacksonville. C'est là que nous avions mouillé en avril de l'année dernière en allant vers Green Cove Spings.

En route vers Saint AUGUSTINE le 15/11

Samedi nous déplaçons les bateaux au moment de l'étale de marée basse; Notre exploit de la veille nous rend tous prudents devant la force des courants sur la "St. JOHN RIVER" pourtant distante de 20MN (35 KM environ) de l'embouchure. Les cartes marines l'indiquent d'ailleurs clairement pour certaines zones.

A 8h le dimanche nous demandons l'ouverture de ce satané pont de "MAIN STREET BRIDGE" qui restera dans notre mémoire de façon durable. D'abord par notre "exploit" et ensuite d'avoir rencontré des Canadiens que l'on considère comme des amis maintenant. Leur réputation d'être accueillants n'est pas surfaite.

Nous sommes au mouillage vers 16 heures après six heures de moteur dans les "WATER WAYS".Tous les quatre nous emplissons ce petit mouillage déjà occupé par deux bateaux. Ce coin est enchanteur et très calme, avec toutefois des moustiques qui nous rappellent à l'ordre. Vers 18h Sylvain sur SYLSAN nous rejoint après avoir récupéré son équipier en retard qui avait raté sa correspondance de vol à CHICAGO.

Lundi départ à l'aube en direction du sud et la marina de Camachee Cove pour nous et la Marina municipale pour nos amis Canadiens. Nous faisons nos adieux à nos Franco/belges de PASSPARTOO qui restent encore à ce mouillage pour profiter du calme.

Vers 10h nous nous présentons devant le chenal de la marina non sans une petite appréhension. Le Chenal est très étroit avec peu de fond (1.60 sur les cartes américaines soit à la moyenne du 0) et il a aussi du courant et le propulseur est en panne.